Les précurseurs de la Réforme – Cours 1
À propos de la leçon

Comme cela a déjà été évoqué la dernière fois, une réforme ne tombe jamais du ciel sans raison. Il y a souvent de longues décennies de signes précurseurs. Je vous propose d’en voir quelques-uns . Je sais bien qu’il s’agit d’une histoire lointaine pour la plupart d’entre vous puisqu’elle se passe en Europe, mais elle deviendra aussi histoire de l’Afrique plus tard.  En ce sens, elle vous concerne.

Je reviens un peu sur ce que Stéphane vous a dit la dernière fois. L’Europe, au XIIe siècle, est en expansion. L’agriculture progresse, la population augmente, le commerce international fleurit. D’un côté on défriche de nouvelles terres,  on utilise de nouvelles techniques agricoles ; de l’autre les villes, sous la pression du nombre d’habitants, s’agrandissent et commencent à construire des maisons de plus en plus hautes. C’est là que les clochers des cathédrales gothiques font leur apparition.. 

Au passage du XIIIe au  XIVe Siècle,  le vent tourne. L’Occident évolue dans le mouvement de la Renaissance qui fait de la place à une culture laïque indépendante de l’Église.  Il ne faut pas se laisser piéger par le mot « renaissance ». En fait, c’est une période de décadence, mais qui paradoxalement contient les germes du renouveau qui suivra.  L’Empire se délite faisant place aux États La papauté s’effondre tant sur le plan politique que religieux aboutissant à l’instauration de la papauté d’Avignon (1309-1377) et au grand schisme  qui verra s’affronter deux papautés : celle d’Avignon et celle de Rome.   A de rares exceptions près, les ordres monastiques eux-mêmes se délitent, la politique financière des papes est catastrophique, la théologie médiévale décline…  Mais, comme c’est souvent le cas en temps de crise, les courants mystiques vont un peu sauver la mise…Ainsi des dominicains allemands à la fois thomistes et mystiques vont exercer une grande influence, en particulier dans les couvents de femmes et auprès des laïcs.  Le plus connu d’entre eux est certainement Maître Eckhart (mort en 1327).

En 1291, déjà les derniers Croisés quittent la Terre sainte avec un sentiment d’échec. Une crise prolongée s’annonce. De plus, une incroyable série de temps froids, donc de mauvaises récoltes et par conséquent de famines, vient décourager le peuple. Puis ce sont les guerres, les pestes… et… la guerre de 100 ans !

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