On imagine mal le vide qui se creuse ainsi partout. Là où on était douze, on ne se trouve plus que sept. La main-d’œuvre manque, le coût de la vie s’élève, et les bénéfices des cures ne suffisent plus à l’entretien des prêtres. On commence à se dire que peut-être, les péchés des hommes sont montés jusqu’au ciel. Alors, on fait pénitence. Des Frères de la Croix processionnent lentement dans les rues, le dos nu, chantant et se frappant avec des cordes à nœuds serties de pointes de fer.
Au cœur même de cette grande misère, accrue par la guerre, par la rigueur des taxes, qui ne touchent que les pauvres, l’opulence de l’Église fait contraste. Ses princes vivent dans des palais, dans de somptueuses abbayes, et règnent sur les paysans.
Le pape, depuis Innocent III agit en souverain temporel, use de l’excommunication contre ses ennemis politiques, organise tout un trafic d’indulgences pour financer ses guerres. Après la mort de Grégoire XI en 1374, le grand scandale éclate 4 ans plus tard et l’on voit deux papes se disputer la direction de l’Eglise.