A cette même époque, les paysans menaient une vie dure. Les seigneurs et les abbayes, les épuisaient en impôts et corvées. La situation des artisans n’était guère plus enviable. Le mécontentement couvait donc de plus en plus. Un prêtre, John Ball, parcourt les campagnes, prêche dans les cimetières, réclame l’égalité sociale et voit dans la communauté des biens le seul remède à l’injustice et à la pauvreté. On le rappellera à l’ordre, on l’emprisonnera, mais sa parole mettra en mouvement les foules. Les paysans, soutenus par la population pauvre des villes, marchent sur Londres, voient ses portes s’ouvrir devant eux et fraternisent avec les compagnons révoltés pillant les banques et les habitations des seigneurs. L’archevêque primat d’Angleterre est assassiné. Quant au roi de 15 ans, le jeune Richard, il promet la libération des paysans à condition que la plupart d’entre eux retournent à leurs travaux. Et ils le font, confiants. Mais, évidemment, les promesses ne seront pas tenues alors dans les campagnes, de grandes abbayes sont attaquées, pillées.
Le monde occidental glisse-t-il vers un abîme ? Sur le trône de France avec Charles VI, sur celui d’Angleterre avec Richard II, la folie règne. Avec des éclairs de lucidité, des accalmies… Venceslas IV, lui, roi de Bohême, roi des Romains, empereur sans pouvoir qu’aujourd’hui on qualifierait de populiste. ajoute une crise politique à la crise de société. L’autorité, qu’elle soit spirituelle ou temporelle, ne mérite plus le respect. Le fils aîné de Charles IV, s’il a peu d’ambition, a moins encore de constance, de fermeté. Le désordre s’installe, l’Empire est déchiré.