Depuis le 7e siècle environ, des Hébreux vivent à l’étranger ; une grande partie vit en Égypte, d’autres sont ailleurs dans le bassin méditerranéen, et plus loin encore. À partir de 333, Alexandre le Grand de Macédoine conquiert tout le bassin méditerranéen, jusqu’en Perse. Toute cette région adopte rapidement la langue et la culture grecques. La ville d’Alexandrie construite par Alexandre devient rapidement un des centres principaux de l’hellénisme, avec la construction de la célèbre bibliothèque. Les juifs d’Égypte (d’Alexandrie en particulier) perdent peu à peu l’usage de l’hébreu au profit du grec qui devient leur langue maternelle. Ils gardent leurs attaches religieuses avec Israël et la Bible et partout où les juifs sont présents dans cette ère géographique et politique, ils sont gérés par leurs propres lois, notamment celles de la Bible et du judaïsme. Ils ont donc de plus en plus besoin d’avoir la Torah en grec, puisque la plupart ne comprennent plus l’hébreu. Dans ce contexte, on peu supposer que dans les synagogues ont ait commencé à réaliser des traductions domestiques, c’est-à-dire des traductions des sections de la Torah et des prophètes, peut-être des Écrits aussi. Mais c’est au 3e siècle qu’une première traduction officielle fut réalisée et ne concerne que la Torah (les cinq premiers livres). Une tradition raconte qu’elle a été réalisée à la demande du roi Ptolémée Philadelphe par 70 sages en 70 jours. D’où le nom de Septante qui veut dire soixante-dix. Les autres parties ont été traduites progressivement, jusqu’au 1er siècle avant J.C. Cette Bible est aussi appelée la Bible d’Alexandrie. Aux livres traduits de l’hébreu se sont ajoutés beaucoup d’autres qui ont été rédigés directement en grec (1-4 Maccabées, Sagesse, Baruch, Tobit…). Certains livres traduits de l’hébreu ont reçu des additions grecques (Esther et Daniel + les psaumes 151 et suivants). Cette bible grecque a reçu la même autorité que son « original » hébreu. Les premiers chrétiens l’ont adoptée dès la naissance de l’Église en raison de l’entrée en masse, dès le début, des non-juifs. La plupart des citations de l’Ancien Testament dans le Nouveau le sont à partir de cette bible grecque.